Apprendre aux enfants le respect des animaux -et du lapin

Enfants/lapins, comment vivre ensemble harmonie ?


Si vous êtes lapiparent et maman ou papa d’un petit humain plein de vie, vous vous posez peut-être la question de comment apprendre à votre enfant à respecter vos lapins (et les animaux en général). En le voyant entrer sur le territoire de vos boules de poil avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, hurlant d’excitation à la vue de leurs bouilles adorables, courant après eux en espérant un câlin, vous vous dites sûrement que ce n’est pas gagné.

Tout d’abord, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul.e. Ma fille de 3 ans commence tout juste à comprendre comment se comporter avec eux, mais je dois régulièrement lui réexpliquer les règles de base. Chaque âge a ses caractéristiques, et ce que je viens de décrire ne s’appliquera probablement pas à votre fils/fille de 12 ans. Ce n’est pas pour autant que la question du respect animal ne se pose pas.

Alors, comment encourager nos enfants à adopter une attitude bienveillante et respectueuse à l’égard de tous les animaux (et pas seulement les nôtres) ? Nous vous offrons quelques pistes dans cet article.

1. Enfant et animal de compagnie : le mariage impossible ?

Le respect des animaux doit être enseigné dès l’enfance. Si vous avez la chance d’avoir un animal de compagnie, ou plusieurs, c’est une belle opportunité de d’enseigner les bases de la protection animale.

Vous devrez cependant adapter votre enseignement à chaque âge, marqué chacun par des caractéristiques différentes : un petit de 18 mois ne peut pas assimiler la même chose qu’un ado de 15 ans. C’est normal.

C’est tout aussi normal que chaque âge présente des risques plus ou moins élevés pour vos animaux, et nécessite donc une surveillance et un accompagnement de votre part.

Les tout-petits

Comme nous le disions en introduction, vous avez peut-être vu votre pré-marcheur saisir votre lapin par les oreilles comme il le ferait avec une peluche. Votre animal, traumatisé, ne s’en approche plus depuis, et tape des pattes dès qu’il l’aperçoit.

Malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire. C’est une phase du développement de l’enfant, qui n’a pas encore la maturité cognitive pour attribuer des sentiments et des besoins à un être vivant ; pour lui, ce n’est encore qu’un nounours rigolo qui bouge autour de lui.

Le plus simple -et le plus sûr pour tout le monde- c’est de séparer ce petit monde. Une barrière, une pièce séparée, qu’importe. Même en votre présence, un accident est vite arrivé.

Par exemple, ma fille, à 18 mois, pourtant délicate avec mes lapins, a manqué de peu de tomber de tout son poids sur ma Schoko d’amour. J’étais pourtant à 1 m à peine, mais j’ai manqué de réactivité, et je l’ai simplement vu tomber sur les fesses à quelques centimètres de mon lapin nain sans pouvoir intervenir. C’est dire si la proximité entre tout-petit et lapin peut être dangereuse, même sous surveillance étroite. Un malheureux concours de circonstance, et votre lapin pourra être gravement blessé, voire pire.

A partir de 3 ans

Pleins de bonne volonté -en général- les petits développent un intérêt grandissant pour les animaux. Malheureusement, celui-ci s’accompagne de maladresses parfois fatales.

Un enfant, vous voyant par exemple donner de la verdure aux lapins, se dira que toutes les plantes sont bonnes pour eux. Il cueillera donc peut-être innocemment une feuille parmi vos plantes d’intérieur pour la donner, avec la meilleure intention du monde, à votre animal qui pourrait ne pas s’en relever.

Une surveillance étroite est donc toujours de mise. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il est désormais possible de leur expliquer de nombreuses choses, qu’ils intégreront relativement vite.

Pour cela, à vous de saisir chaque opportunité, sans gronder à tout bout de champ. Vous voyez votre fille/fils tendre une feuille inappropriée à votre lapin ? Expliquez-lui que toutes les plantes ne sont pas bonnes pour les lapins, et proposez-lui de donner plutôt une feuille de salade. Vous pouvez même ajouter que seules les plantes issues de votre frigo doivent faire partie de son alimentation ; vous limiterez ainsi les risques de cueillette « sauvage » et de distribution inopportune.

5-6 ans : l’âge de raison ?

On parle souvent d’âge de raison quand on en vient à parler des enfants de 6 ans environ. Je vous ferai grâce de la page sur les théories piagétiennes, mais disons, pour faire simple, que c’est parce que le développement de leur cerveau se concentre maintenant, non plus sur la partie primitive -et émotive- de celui-ci, mais qu’il attaque désormais la partie « intellectuelle ». C’est bien sûr terriblement simpliste, mais en gros, c’est ça.

Mais, parce qu’il y a un mais, s’ils comprennent mieux vos explications, cette transformation cognitive s’accompagne aussi d’une grande curiosité qui peut être malsaine et être à l’origine de toute sorte de maltraitance.

Rassurez-vous tout d’abord : il ne s’agit pas de sadisme, mais de vérifier pourquoi on nous a dit de ne pas faire ci ou ça. Par exemple, qu’est-ce que ça fait si je soulève un lapin par les oreilles ? Et si je tire sur ses poils ? Et qu’est-ce qu’il se passe quand on le poursuit ou qu’on lui fait volontairement très peur ? Et si on coupe une griffe trop court, est-ce que c’est vrai que ça saigne ?…

Ces « expériences », bien que nécessaires au développement de votre enfant (enfin, pas forcément celles faites sur les animaux, je parle ici de vérifier si ce qu’on lui a dit depuis qu’il est petit est vrai), peuvent être catastrophiques pour votre animal. Il n’est donc pas encore temps de relâcher votre surveillance.

Je sais que c’est tentant, votre fille/fils étant maintenant capable de vous répéter à loisir combien le bien être de votre animal de compagnie est important, et quoi faire pour le favoriser.

Il est également possible que votre enfant ne ressente pas le besoin de faire ces essais sur votre lapin. Mais c’est possible qu’il ou elle le fasse. Voire probable. Et je suis certaine que vous n’êtes pas prêt.e à sacrifier X années de l’ espérance de vie de votre lapin pour 5 minutes de tranquillité.

9-10 ans et au-delà

Normalement, à cet âge, les expériences précitées n’ont plus cours. Votre enfant est maintenant plus responsable, il comprend mieux les consignes et n’a plus besoin de vérifier ce qu’il se passe quand il ne les suit pas.

On entre dans l’âge de la pré-adolescence. A de rares exceptions près, les relations avec votre animal devraient s’être stabilisées -pour le meilleur, on l’espère.

Si votre enfant cohabite depuis longtemps avec votre lapin de compagnie, vous pouvez maintenant lui déléguer une grande partie des tâches nécessaires à son bien être.

Si, au contraire, vous venez d’adopter votre boule d’amour, c’est l’âge idéal pour l’impliquer dans les besoins du lapin nain, du lapin bélier, du lapin angora, tête de lion… Bref, du lapin que vous avez adopté, avec toutes les spécificités qu’il peut avoir.

Parce que comprendre les animaux, leur caractère, leurs besoins, leur alimentation, les conditions de leur bien être… c’est aussi faire un pas vers le respect de ceux-ci.

2. Comprendre les animaux : leur nature et leurs besoins

Les enfants de tous âges sont avides d’apprendre, si tant est que nous utilisions les bons moyens pour leur enseigner.

Commencez par adapter votre discours à l’âge de l’enfant : ne partez pas sur de longs monologues mentionnant éthologie, sciences comportementales ou pathologies diverses si vous vous adressez à un enfant de 5 ans. Non seulement, il ne comprendra pas tout, mais en plus, vous allez le perdre et il partira chasser les papillons imaginaires en moins de deux.

Enseigner les besoins fondamentaux des lapins

Usez d’une approche pratique : profitez de l’heure de la gamelle pour expliquer que les lapins ne mangent pas beaucoup de carotte par exemple. Attendez-vous à un « pourquoi ? » : formidable, vous avez piqué sa curiosité. Votre réponse doit alors être concise et claire : « Parce que sont comme des bonbons pour eux : ils peuvent en manger un petit peu de temps en temps, mais s’ils en mangent trop, ils risquent de tomber malades. » Inutile d’aller plus loin, sauf si votre enfant est encore en demande d’explications.

Profitez de chaque interaction pour la rendre ludique : vous donnez du foin ? Laissez votre enfant observer et commentez ce que vous faites : « tu vois, là, je leur donne du foin pour user leurs dents. » Peut-être que s’en suivra une question. Peut-être pas. Ce n’est pas grave, cette simple phrase permet déjà à votre enfant de comprendre que le lapin a des besoins, qu’il faut en prendre soin comme vous le faites et que le foin est important pour eux.

Avec un peu de chance, il le répètera à l’école, au parc, ou à qui voudra bien l’écouter : ne minimisez jamais la capacité d’un petit (ou d’un plus grand) à propager les informations -ce que vous savez sûrement quand vous découvrez que la maitresse connait le moindre de vos faits et gestes…

Pour le bien être de tous : insistez sur le besoin d’espace et de sécurité

Le premier pas vers le respect des animaux est de comprendre leur besoin d’espace et de sécurité -un des points fondamentaux de leur bien être. Instinctivement, la très grande majorité des enfants ne veut pas de mal aux animaux. Ils peuvent cependant leur en faire bien malgré eux en ignorant tout de ces sujets.

C’est vrai, le lapin ressemble à une peluche, en tout cas aux yeux d’un petit. Ce n’est pas pour autant qu’on peut le soulever sans ménagement, courir après lui, ou hurler en sa présence. Alors, comment le faire comprendre à votre fils/fille, qui n’a que faire de vos rappels à l’ordre ?

La métaphore fonctionne généralement assez bien : « Que dirais-tu si un géant te courait après en hurlant des choses que tu ne comprends pas ? N’aurais-tu pas peur ? »

Quelques petits malins vous répondront, d’un ton assuré : « pas du tout, je le combattrai avec mon épée magique ! ». N’essayez pas de le convaincre du contraire, mais engouffrez-vous dans la brèche : « eh bien, c’est pareil pour eux [les lapins] : si tu leur cours après, ils risquent de te mordre pour se défendre ! » Bim, il/elle n’a pas compris que le lapin pouvait avoir peur, mais il aura sûrement compris que LUI/ELLE-même pouvait en subir les conséquences.

Dans la nature : étendez progressivement vos enseignements au lapin de garenne

Une fois que votre enfant maitrise la question de l’espace et de la sécurité (ce qui peut être long, soyons honnêtes), vous pouvez commencer l’observation -à distance- des cousins sauvages de votre lapin. Le respect des animaux passe en effet par l’extension progressive des savoirs et de l’affection de votre animal de compagnie à l’ensemble des êtres vivants.

« Mais j’habite en ville » me direz-vous. Si des lapins ont envahi des ronds-points à Paris, il y a sûrement des parcs dans votre ville où vous pourrez en observer. Si non, en désespoir de cause, il vous reste les séjours à la campagne. Ou les livres.

Certes, ces derniers ne vous permettront pas d’observer une garenne à distance, mais ils vous permettront d’expliquer certaines choses, comme la hiérarchie, la propreté du terrier, les différences entre le lapin de garenne et le lapin domestique ou le lapin nain par exemple… Avec les enfants, tout peut être prétexte à enseignement.

Si vous avez la chance de pouvoir observer des lapins de garenne, montrez à votre enfant comment les observer avec bienveillance. Votre petit fait trop de bruit ? Vous verrez vite les lapins déguerpir : la sanction est immédiate pour votre enfant qui ne pourra plus les observer. Ne sous-estimez pas la capacité des animaux à enseigner, bon gré, mal gré, leurs besoins essentiels.

3. Apprendre par l’exemple

Permettre à votre enfant de vous observer

Bien que vous puissiez en douter souvent, les enfants sont de grands observateurs. N’espérez donc pas leur inculquer quoi que ce soit si vous ne commencez pas par leur donner le bon exemple.

Invitez-les à observer vos interactions avec les animaux, et a fortiori avec votre animal de compagnie. Expliquez-leur pourquoi vous adoptez telle attitude : « avant de le caresser, je commence par présenter ma main : s’il ne veut pas de caresses, il va simplement s’en aller. Je respecte son choix et je n’insiste pas. »

Certes, ce n’est pas en une fois que votre petit d’homme intégrera l’information. Mais en le mettant en pratique juste après lui avoir expliqué, ses progrès seront d’autant plus rapides.

Proposez-lui d’essayer à son tour : « tu veux essayer ? Peut-être qu’il voudra de tes caresses à toi ! ».

Quelle que soit l’issue de cet échange entre lapin et humain, concluez positivement : « ah, il ne veut pas être caressé maintenant. Tant pis, on réessaiera plus tard. En tout cas, tu as fait exactement ce qu’il fallait ! » / « oh, regarde, tu t’es tellement bien présenté qu’il baisse sa tête pour avoir des câlins ! »

Expliquer plutôt que punir : non, un lapin nain n’est pas une peluche

Votre fils/fille n’a pas respecté vos explications et s’est empressé de faire le contraire de ce que vous lui avez montré ? Arrêtez-le dans son élan d’un ton ferme, puis expliquez-lui calmement en quoi son comportement était inapproprié : « en t’approchant aussi vite, tu as fait peur à X. Si tu continues à faire ça, il s’enfuira chaque fois que tu le verras, et tu ne pourras plus jamais lui faire de câlin. »

Corriger un comportement est d’autant plus difficile qu’il se répète souvent. Si votre éducation semble n’avoir aucun effet et que votre petit agit systématiquement au contraire de ce que vous lui avez enseigné, empêchez simplement toute interaction avec vos animaux pendant une certaine période, non sans lui avoir expliqué pourquoi : « Tu n’arrives pas à te comporter comme il faut pour le moment, sûrement parce que tu es encore trop petit. On va donc attendre que tu grandisses un peu avant de réessayer. »

Là, deux solutions : soit votre petit, comme beaucoup, voudra vous prouver qu’il est un grand, et adaptera désormais le comportement souhaité ; soit il acceptera votre décision. Attention toutefois : l’enfant ne connait pas l’exception. Si vous lui expliquez qu’il n’a plus le droit d’interagir avec les lapins, mais que vous l’autorisez à y aller pour X raisons, il ne lui est pas possible de comprendre pourquoi il n’a pas le droit d’y aller tout le temps. Usez donc de fermeté et de consistance : c’est seulement selon ces modalités que vous parviendrez à éduquer votre enfant.

4. Impliquer les enfants dans les soins de votre lapin

Exemples de tâches adaptées à leur âge

1. Les plus petits seront ravis d’apporter les légumes à vos lapins. Selon la configuration de votre logement, il ne vous sera peut-être pas possible de le/la laisser leur porter de la cuisine à la pièce où ils se trouvent. A ce moment-là, laissez-le/la au moins poser la gamelle près d’eux. Proposez-lui ensuite de reculer de quelques pas pour les observer manger. Plus les interactions entre vos enfants et vos lapins seront calmes et positives, plus elles iront dans ce sens.

2. A partir de 3-4 ans, votre enfant pourra commencer à brosser votre lapin. Proposez-lui pour cela une brosse douce et adaptée à sa petite main. Le but est moins d’aider la mue de votre animal de compagnie que de permettre une relation de confiance entre votre petit et vos lapins. Bien sûr, si votre lapin déteste le brossage, inutile de proposer cette activité à votre fils ou fille. Le but est que cette activité soit une activité calme mais plaisante pour toutes les créatures impliquées.

N.B. : suivant la race de votre lapin, il ne sera peut-être pas possible de proposer cette activité à votre enfant. Ainsi, les lapins angora, tête de lion ou toutes les races -naines ou pas- ne pourront pas être brossées par un enfant en raison des noeuds dans leur pelage. Malgré leur petite taille, les petits humains sont loin d’être délicats : ils risqueraient de tirer fort et de blesser votre animal.

3. Si votre enfant, comme la mienne, est passionné.e par le ménage, il/elle pourra vous aider à ramasser les crottes qui se sont perdues autour de la litière. Pour cela, offrez-lui une pelle et une balayette. Je ne peux pas vous garantir qu’il s’agira du nettoyage le plus efficace que vous aurez vu, mais il permettra à votre enfant de s’impliquer dans la « maintenance » d’un animal de compagnie, et de le responsabiliser.

Responsabilisation progressive

Au fur et à mesure que votre enfant grandit, proposez-lui (s’il le souhaite) de s’impliquer davantage dans les activités nécessaires au bien être de vos lapins. En lui offrant davantage de responsabilités, il se sentira valorisé et associera volontiers le lapin à quelque chose de positif ; il aura donc tendance à le respecter davantage.

1. A partir de 6 ans environ, proposez-lui de choisir les légumes pour vos lapins au marché ou dans les magasins. Il se trompera peut-être, en prenant 6 carottes, 3 pommes de terre et 1/2 poireau ; expliquez-lui pourquoi c’est inadapté. Profitez-en alors pour aborder les questions de santé, et enseignez-lui les bases d’une alimentation adaptée aux lapins. Se savoir partie prenante de la santé d’un lapin lui permettra de se sentir investi d’une mission importante, qu’il remplira avec beaucoup de bonne volonté.

2. C’est à partir de cet âge également que vous pourrez lui proposer la responsabilité de la distribution de foin par exemple. Je ne vous cache pas qu’il/elle oubliera régulièrement ; c’est pour cela que nous répétons souvent qu’un animal de compagnie relève de votre responsabilité, et qu’elle ne peut pas être entièrement déléguée à un enfant. Quand il/elle oubliera, ce sera à vous de le lui rappeler, ou de le faire à sa place.

3. Le nettoyage de la litière sera confié aux plus grands : aux alentours de 8-10 ans. Là encore, cela ne marchera que si votre enfant souhaite être impliqué dans cette activité. S’il/elle se retrouve contraint de faire quelque chose qu’il déteste, pour votre lapin en plus, il risque de prendre en grippe votre animal, qui n’aura rien demandé.

4. Vous pouvez pousser plus avant la formation de votre vétérinaire en herbe en lui proposant désormais le brossage des races naines ou non, au pelage long. Vérifiez bien qu’il/elle use de la plus grande des délicatesses, et n’hésitez pas à prendre le relais pour les nœuds particulièrement compliqués. Vous le savez probablement déjà, mais cette phase du brossage est la plus difficile, et un enfant peu habitué risque de ne pas réussir sans votre aide.

5. Jeux et activités pour sensibiliser

Dans « sensibiliser », on entend « sensible »/ »sensibilité ». Il s’agit donc, pour sensibiliser, de jouer sur la corde sensible, les émotions de votre interlocuteur. La logique seule ne peut y parvenir.

Est-il logique de respecter les animaux dans un monde et une société encore principalement omnivore, où la chasse est permise, et où les rayons de supermarché sont envahis de pièces de viande ? Rien n’est moins sûr. Mais est-il possible de comprendre la souffrance, la peur et l’injustice ? Oui, d’autant plus que nous y sommes sujets nous aussi.

Les humains sont doués pour ressentir des émotions, et les plus petits sont de grands empathes. Il est donc facile -et utile- d’utiliser cela pour les aider à mieux comprendre nos amis les lapins. En se connectant aux ressentis de la faune, l’enfant intègre plus volontiers le besoin de défendre les animaux. Après tout, s’ils ont peur, mal, ou qu’ils peuvent ressentir de la joie ou de la tristesse, quel droit avons-nous de les maltraiter ?

Maintenant, comment faire pour aborder ces sujets, sans traumatiser les plus jeunes devant les étals du boucher, et sans leur montrer les images ultra-violentes de ce qui se passe dans un abattoir ? Des auteurs et enseignants y ont réfléchi :

Histoires et contes mettant en avant le respect des animaux

Il en existe bien sûr des centaines, mais voici une petite liste d’ouvrages que vous pourrez trouver afin de sensibiliser votre enfant au respect des animaux :

  1. « Zoé et Théo soignent les animaux » de Géraldine Elschner et Marc Vanenis : un livre d’éveil à destination des tout-petits. À travers les yeux de Zoé et Théo, les enfants découvrent l’importance de la protection animale. Ce livre aborde des thèmes comme l’adoption et le soin des animaux, incitant les jeunes lecteurs à respecter et protéger leurs amis à quatre pattes
  2. « Petit Ours Brun et les animaux » de Marie Aubinais : Destiné aux plus jeunes, dès 3 ans, ce livre met en scène Petit Ours Brun et sa découverte des animaux. À travers ses aventures, les enfants apprennent à respecter et à aimer les animaux qui les entourent.
  3. « Le Grand Livre des bêtes » de Yuval Zommer : Ce livre magnifiquement illustré est une invitation à découvrir le monde animal dans toute sa diversité. Il sensibilise les enfants à la beauté et à la fragilité de la faune, leur inculquant l’importance de la préservation des espèces.
  4. « Le Petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry : Ce classique de la littérature française aborde de nombreux thèmes, dont le respect et l’amour des animaux. À travers la relation du Petit Prince avec le renard, les enfants apprennent l’importance de créer des liens et de respecter les êtres vivants.
  5. « La Planète des Alphas » de Claude Huguenin et Olivier Dubois : Bien que ce livre soit principalement axé sur l’apprentissage de la lecture, il intègre des histoires qui encouragent le respect de la nature et des animaux. Les aventures des Alphas permettent aux enfants de comprendre l’importance de prendre soin de notre planète et de tous ses habitants.
  6. « Les droits des animaux, ça me concerne » de Florence Pinaud : Ce livre répond aux grandes questions de la protection animale : pourquoi protéger les animaux ? Ont-ils des droits ? Quels sont nos devoirs envers eux… ?

Pour tirer le meilleur parti de ces ouvrages, la lecture accompagnée est une activité de choix : « qu’est-ce que tu penses de cette histoire ? », « est-ce que tu penses que X a bien fait d’agir comme ça ? »… sont autant de questions que vous pouvez poser pour vous assurer que le message n’a pas seulement été entendu, mais qu’il a aussi été compris.

Jeux de rôle : comment se sentirait un animal dans certaines situations ?

Nous l’avons mentionné précédemment, mais les jeunes sont sensibles aux comparaisons et aux métaphores. Vous pouvez bien sûr les appliquer sur des cas pratiques, comme nous l’avons fait plus haut, mais vous pouvez également organiser des jeux de rôle à proprement parler à des fins de sensibilisation.

« Si j’étais un dauphin, qu’est-ce que je pourrais ressentir quand je suis pris dans un filet de pêche ? », « Tu es un lapin nain. Que ressens-tu quand un humain te court après ? », « Qu’est-ce qu’un chien peut ressentir quand on l’attache à un arbre tout seul, sous la pluie ? », « Tu crois que les chats ressentent quoi quand ils ronronnent ? De la joie ? De la tristesse ? »

Attention à ne pas tomber non plus dans l’anthropomorphisme. Contentez-vous de parler d’émotions, généralement communes à toutes les espèces : peur, joie, colère…

Pour les plus jeunes, ces jeux sont également un excellent moyen d’apprivoiser et de nommer les émotions. D’une pierre, deux coups !

Activités ludiques sur les bons comportements à adopter

Dessins et illustrations

Les plus petits prendront grand plaisir à illustrer les bons gestes : demandez-leur de dessiner les légumes qu’on peut donner au lapin par exemple. Suggérez-leur de dessiner le terrier du lapin dans la nature. Ou d’illustrer la différence de taille entre un lapin nain, un lapin sauvage et un lièvre. « Tu sais déjà à quoi ressemble le lapin européen. Mais à quoi ressemble le lapin des autres continents selon toi ? ». Les exemples sont aussi nombreux qu’il y a de sujets et d’enfants.

Affiches et panneaux

A partir de 6 ans -dès qu’ils maitrisent l’écriture en fait- les petits adorent créer des affiches pour montrer au monde ce qu’ils ont appris. Parfois même, ils ont à le faire dans le cadre scolaire, afin de développer leurs capacités orales et leur faculté à approfondir un sujet.

C’est l’heure de chercher des informations, des images, de mieux comprendre des thèmes comme alimentation, santé, espérance de vie, bien être… Bref, tous les sujets liés à votre animal de compagnie ! Je sais qu’on en manque souvent, mais plus vous montrerez d’enthousiasme à chercher et partager ces informations avec votre enfant, plus il en aura à le faire également.

Autres activités créatives autour de la protection animale

Vous pouvez aussi proposer d’écrire un poème, une lettre au président pour demander à ce que les animaux soient mieux traités… Qu’importe, l’essentiel est que votre fils/fille puisse s’exprimer sur le sujet, en débattre avec vous pourquoi pas et qu’il accède à de nouvelles formes de connaissances. La dictée à l’adulte est un excellent exercice pour ceux qui ne maitrisent pas encore l’écriture. Laissez-les cependant utiliser leurs propres mots : nous ne sommes pas encore au niveau du concours littéraire !

Conclusion

Vous l’aurez sûrement compris au travers de cet article, mais le respect des animaux ne s’acquiert pas en un jour. C’est un apprentissage de longue haleine qui nécessitera un enseignement constant et bienveillant de votre part.

Bien sûr, plus votre famille sera engagée dans cette pratique, plus l’apprentissage sera aisé, puisqu’il passe en grande partie par l’observation des figures d’attachement que sont les parents et la famille proche.

Chaque âge a ses facultés et ses spécificités, c’est à vous d’en tirer parti de la meilleure des façons. Faites confiance à votre enfant ; confiez-lui des tâches adaptées à son âge, échangez avec lui sur le sujet, apprenez-lui ce que vous savez déjà. La compagnie d’un animal n’est pas que bénéfique sur le plan affectif et émotionnel : c’est la promesse d’une passion partagée, et de nombreux échanges sur ce thème !