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Cohabitation entre lapins : nos conseils pour réussir
Vous le savez probablement : le lapin est un animal social, qui a besoin de la compagnie d’un ou de plusieurs congénères pour son équilibre. Mais c’est aussi un animal territorial et caractériel qui n’accepte pas toujours qu’un intrus ose pénétrer ainsi dans son royaume (non mais oh, c’est vrai quoi !). Et ça… Ca se traduit parfois par de violentes bagarres et de possibles blessures 😱 Aussi, pour le bonheur de chacun, il est important de respecter les étapes d’une cohabitation réussie : méthodes, étapes, nous vous donnons tous nos conseils dans cet article 👇
Cohabitation lapin : de quoi parle-t-on ?
Les lapins vivent naturellement en groupe à l’état sauvage. Issus d’une même famille ou fratrie, on parle de “garenne” plutôt que de cohabitation entre lapins. En intérieur, en revanche, on parle plus volontiers de cohabitation car les lapins concernés sont généralement issus de lignées différentes et partagent un territoire plus restreint (comme des colocataires le feraient). A ce titre, parler de cohabitation lapin, c’est parler de vie commune et de partage de territoire entre lapins domestiques.
Mon lapin a-t-il vraiment besoin d’un congénère ?
N’y allons pas par quatre chemins : oui.
A l’état sauvage, les lapins vivent en groupe hiérarchisé de 2 à 20 individus. Ils se protègent, se rassurent, se nettoient, se chamaillent et se livrent même parfois à d’autres activités… 🔞
Bien que domestiqué, votre lapin a conservé les mêmes aspirations : il a besoin d’échanger avec un compagnon qui parle le même langage que lui. Il a besoin d’être rassuré par la présence d’un autre lapin. Il a besoin de jouer, de sentir, de se disputer et de se lover contre un représentant de son espèce qui l’aime et le comprend. Bref : il a besoin de compagnie.
Même si vous êtes présent.e toute la journée, même si votre lapin partage chaque minute de votre quotidien, même si vous l’aimez de tout votre cœur, le papouillez, le choyez… Vous n’êtes pas un lapin (désolée de briser vos rêves 😜). Et c’est précisément cela qui rend nécessaire la cohabitation de votre lapin avec un autre compagnon de son espèce.
L’arrivée d’un nouveau venu va-t-elle modifier la relation que j’entretiens avec mon premier lapin ?
Oui et non.
D’un côté, l’arrivée d’un nouveau lapin (ou d’une nouvelle lapine) est un événement important dans la vie de votre compagnon. Il va devoir apprendre à lui faire une place dans sa vie, à partager ses repas… et les premiers temps peuvent être un peu chaotiques.
Votre adorable lapin peut se transformer en véritable glue, souhaitant être rassuré sur la place qu’il occupe dans votre cœur. Ou, au contraire, se montrer distant les premiers temps, vexé qu’il est d’avoir vu apparaître un intrus sur son territoire.
Rassurez-vous : la plupart du temps, ces modifications comportementales sont temporaires, et tout rentrera dans l’ordre une fois les présentations faites dans les règles de l’art.
D’expérience, les lapins proches de leur humain le restent après l’apparition d’un ou plusieurs copains. A contrario, les lapins qui étaient de nature anxieuse et qui se laissaient difficilement approcher peuvent s’ouvrir et se rapprocher de vous, rassuré par la compagnie d’un congénère parfois très amical avec les humains.
Pourquoi est-il indispensable de préparer la cohabitation de deux lapins ?
Comme mentionné en introduction, les lapins sont certes sociaux, mais également très territoriaux (les mâles, comme les femelles).
Lorsqu’un nouveau lapin pénètre dans la garenne, c’est généralement pour y “voler” de la nourriture, ou s’approprier ressources et reproductrices. Et ça, ça ne plaît pas du tout au chef lapin ! La première réaction est donc de chasser l’intrus à coups de griffes et de dents. Il résiste ? Nondidiou ! Voilà une bagarre lancée ⚔ qui ne s’achèvera que par la fuite ou la mort d’un des adversaires (oui, vous avez bien lu, les lapins se battent parfois à mort !).
Pour éviter de reproduire ce pugilat lapin chez vous, il va falloir faire des présentations prudentes, dans les règles de l’art, et sous attention constante.
Dans un cas sur 10 environ, ce sera ce qu’on appelle le coup de foudre (comme à Nothing Hill). Votre premier lapin accueillera son compagnon à bras ouverts, les lapins s’aimeront immédiatement, et une véritable lune de miel démarrera dès leur rencontre.
Dans un cas sur 10 environ, ce sera exactement l’inverse : vous vous retrouverez en plein tournoi de MMA avec des lapins compétiteurs incroyablement acharnés et haineux qu’il faudra séparer immédiatement.
Puis, dans les 8 cas sur 10 restants, vous serez dans une configuration plus classique, chaque lapin cherchant sa nouvelle place, “testant” son futur compagnon, reniflant, poussant… jusqu’à ce que leur relation leur paraisse plus claire.
Ces scenarii ne pouvant être anticipés (ce serait trop beau), il est important de bien respecter les étapes de la cohabitation et de ne jamais laisser deux lapins qui ne se connaissent pas ensemble et sans surveillance, les risques de blessures étant importants pour chacune des deux animaux.
Est-il possible qu’une cohabitation échoue ? Et que faire dans ces cas-là ?
Comme expliqué précédemment, certains lapins se détesteront. Farouchement. Absolument.
Chaque rencontre se soldera par des blessures plus ou moins graves et vous ne verrez aucun signe d’amélioration ; pire, chaque rencontre sera plus agressive et violente que la précédente.
Dans ce cas, pas le choix, il vous faudra garder vos lapins séparés. Pour toujours (ou, a minima, toute leur vie).
C’est une option à envisager dès que vous songez à adopter un nouveau pompon à grandes oreilles.
Prévoyez donc un espace qui pourrait lui être consacré de façon définitive dès que vous pensez adopter. Si vous n’avez pas cet espace, mais souhaitez tout de même offrir un compagnon à votre lapin, il existe cependant une solution : passer par une association.
Toutes ne proposent pas cela, mais la plupart des refuges spécialisés, si : en adoptant votre nouvel animal chez eux, ils peuvent mettre en place la cohabitation pour vous, et voir tout simplement si cela est possible.
Au mieux, tout se passera bien et vous repartirez avec un couple de lapins aimant. Au pire, ils vous diront carrément que vos lapins ne s’entendent pas du tout, et vous éviterez de devoir trouver une place en urgence pour un second lapin dans votre logement. Comme souvent, l’adoption en refuge, c’est tout bénéf ! 😉
Les prérequis à toute bonne cohabitation entre lapins
Prêt.e à entrer dans le vif du sujet ? C’est parti.
Votre adorable lapin attend l’arrivée de sa douce ou de son prince, mais sont-ils vraiment prêts à se rencontrer ? Il existe en effet quelques prérequis qui serviront de bases solides à toute cohabitation :
- même si vous allez faire cohabiter deux lapins (ou plusieurs) de même sexe, il est essentiel que vos deux animaux soient stérilisés. D’une part, cela offre un avantage non négligeable en terme de santé et de comportement, mais cela favorisera également une relation plus sereine dès le départ entre nos deux protagonistes.
- vos deux lapins (ou la totalité d’entre eux, si vous prévoyez de faire vivre plus de deux lapins ensemble) doivent être vaccinés contre la myxomatose, la VHD 1 et la VHD 2. Si l’un d’eux seulement l’est, il peut tout-à-fait être porteur sain de la maladie et la transmettre à l’autre. Il est donc essentiel de vérifier que leurs vaccins soient à jour.
- vous devez disposer d’une pièce dédiée à votre nouveau lapin, et de suffisamment de temps pour permettre une quarantaine complète de celui-ci (30 jours). Ne rentrez jamais de l’animalerie/de chez l’éleveur/du refuge avec un lapin que vous vous contenterez de poser dans l’enclos du vôtre : les risques de transmission de maladies sont énormes, sans parler des risques de blessures déjà mentionnées plus haut !
- vous devez également disposer de temps pour les rencontres : pas question de partir au travail en laissant vos bébés prêts à se lancer dans toutes sortes de bagarres sans surveillance !
La règle pour tout nouveau lapin : la quarantaine
Isoler un lapin pendant 30 jours, est-ce vraiment nécessaire ? O-U-I.
Certaines maladies insidieuses, ou certains parasites peuvent mettre du temps à se déclarer : c’est un intervalle durant lequel le risque de transmission d’un lapin à l’autre existe pourtant bel et bien.
Il vous faut donc procéder à une quarantaine prudente et minutieuse de chaque lapin arrivant au sein de votre foyer : pièce séparée (car, même dans des enclos séparés au sein d’une même pièce, un éternuement peut projeter des bactéries à plusieurs mètres), lavage minutieux de vos mains après avoir manipulé l’un ou l’autre de vos animaux, changement de pantalon voire de vêtements au complet si le lapin nouvellement arrivé vous a fait des papouilles sur les manches ou s’est lové sur vos genoux par exemple… La liste des précautions est longue ! Mais rappelez-vous : vous faites attention pour protéger vos petits animaux d’amour des vilains microbes qui leur veulent du mal !
Par ailleurs, vous pouvez profiter de la quarantaine de Lapin n°2 pour aller chez votre vétérinaire réaliser un petit check-up : cela ne vous dispensera pas de continuer la quarantaine jusqu’au bout, mais cela évitera les modifications d’odeurs ou de phéromones lorsque la relation entre vos compagnons en sera à ses balbutiements (autant éviter de leur compliquer la tâche !) 😉
De l’art de faire les présentations
Terrain neutre ou séparation grillagée : à vous de choisir
La quarantaine passée, il est l’heure de faire les présentations entre Lapin n°1 et Lapin n°2. Ah, un grand moment s’il en est ; je sens d’ici votre impatience !
Il existe deux méthodes pour celles-ci, à vous de choisir celle qui vous convient le mieux, sachant qu’il va vous falloir rester très calme tout au long du processus :
- placer les lapins dans un même enclos en terrain neutre, et intervenir en cas de besoin
- placer les lapins en terrain neutre, en les séparant par une grille/un grillage, de façon à leur permettre de se sentir sans risquer de se blesser.
La première méthode a l’avantage de porter ses fruits plus rapidement ; elle peut cependant être un peu compliquée à supporter si vous êtes de nature inquiète ou anxieuse, d’autant plus que vous avez probablement noué des liens très fort avec votre lapin. Notez qu’il vous est possible d’y avoir recours avec l’aide d’un tiers : vous ne serez pas présent.e, mais la personne à qui vous aurez demandé de l’aide sera là pour intervenir et séparer les lapins si besoin.
La seconde méthode est plus longue, mais vous serez assuré.e qu’il n’y ait aucun risque pour vos compagnons. A vous de voir !
Enrichir l’environnement
Que vous optiez pour l’une ou l’autre des méthodes citées plus haut, l’astuce est la même : pensez à enrichir l’environnement de vos animaux avec le maximum de nourriture, cachettes et jeux. De cette façon :
- ils seront trop occupés à explorer ou grignoter pour se chamailler
- ils associeront l’autre à un moment agréable
- ils pourront s’isoler dès qu’ils en auront envie.
Notez cependant que les objets et autres nourritures que vous installez durant les présentations doivent être neufs, et non marqués par l’un ou l’autre lapin. C’est à cette condition seulement que le partage des ressources pourra se faire sans heurt 😉
Vous pouvez également utiliser le Bunny Secure afin de créer une atmosphère apaisante et rassurante, propice à un moment cocooning pour nos deux loulous.
Du positif, du positif, du positif !
Nous l’avons déjà dit plus haut, il est essentiel que vos lapins associent l’autre à un moment agréable : on grignote, on joue, on explore…
Si vous êtes stressé.e au moindre mouvement, que vous criez ou les séparez dès qu’ils tentent un rapprochement (parfois un peu brusque, je vous l’accorde), vos lapins le sentiront, et leur rencontre n’aura rien d’un bon moment…
La cohabitation entre lapins est un processus long, qui peut nécessiter quelques mises au point entre eux : “non, je n’accepte pas que tu me sentes le pompon”, “non, enlève ta tête, je ne te ferai pas de papouilles”, “non mais dis donc, on ne me grimpe pas dessus comme ça, je ne suis pas un lapin facile !”… Ces mises au point peuvent nous paraitre agressives, voire violentes (on grogne, on bouscule, on joue même parfois des pattes avant) : elles n’en sont pas moins nécessaires pour leur vie ensemble. Il faut donc les laisser faire, intervenir calmement si les choses dégénèrent, mais toujours dans la douceur et la positivité.
La rencontre tourne mal ? Séparez vos lapins calmement, et mettez fin à leur rencontre. Vous retenterez le coup plus tard, quand tout ce petit monde sera calmé. Avec de patience, toutes les cohabitations sont possibles !
Quand peut-on parler de cohabitation réussie ?
La réussite d’une cohabitation lapin peut s’identifier à quelques facteurs :
- les lapins font plus que se tolérer : ils se papouillent mutuellement
- ils partagent le même espace sans agressivité et se lovent régulièrement l’un contre l’autre
- l’odeur de l’autre lapin ne nécessite plus un marquage permanent pour l’effacer (plus de pipis intempestifs, de crottes partout ou de marquages du menton frénétique)
C’est seulement une fois que ces signes sont présents qu’il vous sera possible de laisser vos lapins ensemble H24. Sans cela, leurs rencontres devront continuer à se faire en votre présence seulement.
Méthode 1 – La rencontre en terrain neutre : le pas-à-pas
Temps moyen à y consacrer : entre 1 et 3 jours, à raison de 8h/j
Difficulté : ★★
Bien que nous ayons mentionné beaucoup d’éléments ci-dessus concernant cette méthode, voici un petit pas-à-pas que vous pourrez également retrouver en vidéo sur notre chaine Youtube. Cette méthode est celle utilisée par Elena à son refuge de La colline aux lapins (Suisse).
Pour cette méthode, et avant toute chose, vous aurez besoin de ces éléments :
- deux lapins (ou lapines)
- une pièce inconnue d’eux deux
- un enclos de bonne taille, neuf, ou ne portant pas l’odeur de vos compagnons
- de la nourriture (légumes, branchages…) que vous répartirez dans tout l’enclos
- cachettes à double entrée, pour permettre à l’un ou l’autre de vos animaux de s’isoler sans risquer de se retrouver coincé dans une voie sans issue
- du Bunny Secure, si vous le souhaitez, afin d’apaiser les deux lapins et faciliter leur premier contact
Nous vous conseillons de débuter la rencontre en fin de matinée, qui correspond, dans le comportement du lapin à une phase d’activité décroissante. De cette façon, il va naturellement s’apaiser, se calmer, et mieux tolérer la présence d’un nouveau venu dans son environnement.
Posez chaque lapin à une extrémité de l’enclos, et laissez-les explorer : généralement, ils commenceront par s’intéresser à la nourriture, plutôt qu’à l’autre.
Restez proche de l’enclos, mais n’hésitez pas à vous en éloigner de quelques pas si vous voyez que la rencontre se passe bien : le but étant de laisser le maximum de latitude à vos lapins, sans être toutefois dans l’impossibilité d’intervenir rapidement.
Observez attentivement le comportement de vos animaux : sont-ils plutôt curieux ? Anxieux ? Indifférents ?
Laissez les choses se faire tranquillement. Si un lapin montre de l’agressivité, l’autre devrait prendre la fuite et se réfugier sous une cachette. Si, a contrario, il ne se laisse pas faire et attaque à son tour, intervenez. Il s’est caché sous une cabane, mais l’autre lapin le poursuit inlassablement ? Intervenez.
L’essentiel de cette méthode est l’observation, le calme et la patience. Il est important que vos lapins puissent dialoguer, mettre les choses à plat, même si cela doit passer par quelques heurts et touffes de poils arrachées. La vie de couple n’est pas toujours rose, hein 😁
Vers la fin d’après-midi, les choses devraient prendre un nouveau tournant : les lapins entrent dans une phase d’activité croissante, et c’est là qu’ils vont probablement commencer à vraiment s’intéresser à l’autre (voire à le chahuter). Redoublez d’attention, tout en vous rappelant qu’ils ont su passer l’après-midi ensemble sans problème 😉
Vous identifiez, dans leurs comportements, les signes d’une cohabitation réussie voire d’un coup de foudre ? Formidable ! Mais tout n’est pas fini 😙
En effet, si votre premier lapin a toléré, voire apprécié la compagnie d’un autre lapin dans un espace neutre, il n’est pas dit qu’il accepte sa venue sur SON territoire ! Répétez donc les étapes décrites ci-dessus, d’abord en ajoutant quelques objets appartenant à votre compagnon dans l’enclos, puis en déplaçant carrément celui-ci sur son territoire.
C’est seulement une fois ces étapes franchies que vous pourrez libérer nos deux lapins, heureux de vivre ensemble !
Méthode 2 – la séparation avant le grand amour : étape par étape
Temps moyen à y consacrer : très variable de quelques semaines à plusieurs mois, à raison de 20 min/j minimum
Difficulté : ★
Contrairement à la méthode précédente, celle-ci ne mettra pas directement en contact vos deux lapins (dans un premier temps, en tout cas). Il va s’agir, dans une pièce inconnue d’eux deux, de poser une séparation claire (grille d’enclos, grillage…) leur permettant d’évoluer chacun de leur côté, tout en ayant l’oeil sur l’autre.
Je vous conseille de choisir une pièce de petite taille (salle de bains, bureau…) afin que vos animaux aient tout de même l’opportunité (voire l’obligation) de se croiser. En effet, si vous choisissez une pièce de taille imposante, il y a fort à parier que chaque lapin passe plusieurs jours sans même remarquer l’autre !
Ca y est, vos lapins sont installés, chacun de leur côté ? Allons-y. Laissez-les gambader, et installez de la nourriture de part et d’autre de la séparation, de sorte qu’ils déjeunent ensemble. De cette façon, ils feront connaissance tranquillement, et commenceront à s’imprégner de l’odeur et de la forme de l’autre.
Tant que vos lapins montreront de l’agressivité envers l’autre, n’enlevez pas la grille, et continuez à multiplier les occasions de rencontre en déposant des friandises, de la nourriture, la gamelle d’eau… près de la séparation. Alternez les caresses entre Lapin n°1 et Lapin n°2 afin de déposer leur odeur sur l’autre lapin ; déposez les crottes de l’un dans la litière de l’autre… Bref, rendez l’arrivée de leur copain palpable.
Une fois qu’ils s’ignorent royalement ou, mieux, qu’ils tentent de timides léchouilles à travers les barreaux, c’est l’heure de l’étape suivante : la rencontre ! ✨
Idéalement, sur un nouveau terrain neutre (oui, parce que le précédent est maintenant bien imprégné de leur odeur), placez vos deux lapins, avec nourriture, cachettes, jouets… Tout ce qui pourrait les aider à se sentir bien, détendus, et tout ce qui pourrait les aider à trouver que la présence de l’autre est super sympa.
Tout comme la méthode n°1, il va vous falloir faire preuve de calme et de patience (pas toujours facile, je vous l’accorde). Observez vos compagnons communiquer, analysez leur comportement, demandez-vous comment ils assimilent la compagnie de l’autre.
L’agressivité n’est pas nocive en soit, c’est une façon pour eux de communiquer. Remettre l’autre lapin à sa place parce qu’il a pris un brin de foin qu’on voulait, c’est normal. Le poursuivre toutes dents dehors comme un fou : non. Il vous faut intervenir.
Si vous avez peur de mettre vos doigts délicats entre les griffes de nos deux catcheurs à grandes oreilles, essayez la chose suivante : le spray d’eau. Oui, de l’eau toute simple, tempérée, dans un vaporisateur standard. Une bagarre : un pschitt, et c’est magique. Surpris, nos deux lapins s’arrêtent, interloqués, puis se nettoient parce que, bon, oh, ils ont une réputation à tenir ! Parfois, la bagarre reprend après ce bref interlude : c’est le signe qu’il vaut mieux mettre fin à leur rencontre, et recommencer plus tard.
Je vous l’accorde, c’est un processus long, et plus fastidieux que la méthode n°1, mais elle est aussi moins anxiogène pour les humains gâteaux que nous sommes.
Le stress favoriserait-il les rencontres ?
Vous l’avez peut-être déjà lu, certaines personnes profitent d’un déplacement en voiture ou d’une visite chez le vétérinaire pour présenter leurs lapins. Ceux-ci, généralement stressés par le déplacement en question, se rapprochent plus facilement.
Attention toutefois à l’astuce qui consiste à leur faire partager la même caisse de transport lors d’un voyage : si la rencontre se passe mal, il va vous être extrêmement difficile de conduire et d’intervenir, ou même d’intervenir tout court en tant que passager. Mieux vaut attendre l’arrivée pour faire les présentations, bien que vous puissiez tout-à-fait coller les caisses de transport afin que les congénères puissent se découvrir en douceur pendant le trajet.
Pourquoi le stress aiderait-il les lapins à se rapprocher ? Imaginez-vous dans la situation suivante : bloqué.e dans un ascenseur, vous entendez des bruits sourds autour de vous, sentez la cabine bouger régulièrement et ne connaissez bien sûr rien de ce qui vous entoure. Chercherez-vous plutôt du réconfort auprès de la personne bloquée avec vous (qui vous est inconnue), ou chercherez-vous par tous les moyens à entamer une dispute ? Je vous laisse y réfléchir 😉
Peut-on faire cohabiter un lapin avec le représentant d’une autre espèce ? (cochon d’inde, chien, chat…)
Non. Une autre question ?
Plus sérieusement : ces animaux ne partagent ni les mêmes intérêts, ni la même alimentation, ni les mêmes besoins. Sans parler des risques de blessures inhérents au fait de placer ensemble un prédateur et une proie (dans le cas du chien, du chat ou du furet).
Deux espèces peuvent bien sûr se rencontrer : Schoko croise ainsi régulièrement mon chien et mon chat, et vient les embêter régulièrement quand je travaille. Je ne les laisse cependant jamais ensemble en mon absence et j’observe leurs comportements à tout instant pour ne rien risquer. Donc, pour faire court : pas de cohabitation entre deux espèces différentes !
Peut-on faire cohabiter un géant des Flandres et un lapin nain ?
Tout-à-fait. En amour, il n’y a pas de règles et la taille n’a pas d’importance (notez bien qu’il n’y a là aucun sous-entendu d’aucune sorte… 🙃). Vous serez même parfois surpris de voir la hiérarchie qui s’établira dans un couple comme celui-ci : ce n’est pas forcément le plus grand qui l’emporte, le lapin nain pouvant être un vrai tyran ! 😉
Mes deux lapins refusent de partager la même cage, que faire ?
Par où commencer ? Mmmh… Par jeter cette fichue cage, probablement.
Soyons clairs : plus l’espace d’un lapin est réduit, moins il acceptera de congénère dessus. A l’état sauvage, le lapin de garenne occupe un territoire entre 1 et 4 ha, qu’il partage avec 1 ou plusieurs congénères.
Certes, votre lapin est peut-être plus petit que le lapin de garenne. Mais pas de là à vivre dans 0,6 m² au lieu des 10.000m² dont son cousin sauvage a besoin !
Vous voulez que votre lapin soit heureux ? Commencez par le libérer de sa cage, avant de penser à lui proposer un congénère ! Une fois que vous aurez adapté son lieu de vie et que vous lui aurez offert suffisamment d’espace, et seulement après cela, vous pourrez penser à adopter un second lapin.