Lapin nain : comment le choyer, le comprendre et l’aimer

Mignon, adorable, attachant, mais aussi fragile, exigeant et caractériel, vous pensez tout connaître du lapin nain ? Nous vous proposons, dans ce guide, de faire connaissance avec votre (futur) compagnon, afin de lui offrir une vie longue et heureuse à vos côtés. De ses origines à sa santé, en passant par son alimentation et ses nombreuses spécificités, nous verrons point par point les différents aspects de cet animal de compagnie si exceptionnel ❤

Le lapin nain, ce chouchou des Français

3ème animal de compagnie (en nombre d’individus) derrière le chat et le chien, le lapin nain est un de ces nouveaux animaux de compagnie (ou NAC) tant appréciés des Français.

Sa taille, son faciès, son prix font partie des critères qui le rendent facilement sujet aux achats coups de cœur. Malheureusement, ces achats impulsifs, bien souvent irréfléchis et mal informés, font le lit de différentes maltraitances, puis d’abandons.

Cet article a donc pour but de vous donner toutes les clés pour comprendre, choyer et mieux connaître votre animal et ses besoins. De cette façon, nous espérons que vous et lui connaitrez une cohabitation harmonieuse et fusionnelle, et que votre petit loulou sera au mieux de sa forme 😉

Les origines du lapin nain

Vous connaissez probablement l’ancêtre du lapin nain, le lapin de garenne. Lapin sauvage vivant essentiellement en Europe, c’est lui qui est à l’origine de toutes les races de lapins domestiques que nous connaissons aujourd’hui : depuis le géant des Flandres jusqu’au lapin nain, en passant par le Fauve de Bourgogne, le lapin bélier ou le lapin papillon (aucun croisement inter-espèces ici, je vous rassure 😁)

Pour briller en société : son petit nom scientifique

Répétez après moi : oryctolagus cuniculus.

Les zoologues parmi nous auront sûrement repéré la racine oryct- qu’il partage avec l’oryctérope ; ce préfixe leur vient du grec oruktês, qui signifie “fouisseur”.

Pour désigner le lapin, nos amis hellènes ne se sont pas embêtés outre mesure, et y ont accolés le suffixe lagôs, qui désigne le lièvre.

Vinrent ensuite les Romains, qui utilisaient, eux, le terme de cuniculus : lapin, en latin. D’ailleurs, nos ancêtres francs puis français conserveront longtemps le terme connil pour désigner le lapin, partant de cette racine latine. Ce n’est qu’au XVème siècle qu’on lui préférera le terme de “lapin”, vraisemblablement issu du latin leporellus : bébé lièvre.

Nous avons donc, si nous traduisons ce nom scientifique : un lièvre-fouisseur lapin. On peut difficilement être plus précis ! 😄

Son origine géographique

Consommé pour sa chair depuis le VIIIème millénaire avant notre ère, le lapin de garenne n’était, à l’origine, présent qu’en Espagne, dans le Nord de l’Afrique et le Sud de la France. A cette époque, il constituait l’essentiel de la viande consommée par les humains, qui le délaissèrent ensuite au profit de proie plus imposantes.

Au fil des siècles, et au gré des échanges commerciaux ou du troc, l’ère de répartition de notre ami lapin va évoluer, jusqu’à couvrir la quasi-intégralité de l’Europe. C’est, à ce jour, l’une des plus importantes migrations d’animaux sauvages due à l’Homme qu’on connaisse.

Les premiers lapins domestiques

Las de chasser un petit animal rapide, agile et prudent, l’humain va vite comprendre que l’élevage de lapins a un sacré potentiel.

Les premiers clapiers feront ainsi leur apparition dans le courant du Moyen-Âge (entre le 5ème et le 15ème siècle de notre ère), permettant à tous ou presque d’avoir à portée de main une source de protéines animales, sans y consacrer une part importante de ses terres arables.

Sa reproduction facile et prolifique, sa petite taille et la petitesse de son habitat de fortune en feront l’un des piliers de la basse-cour au fil du temps.

Du lapin de ferme au lapin de compagnie

Grande-Bretagne, XIXème siècle. Les foires, qu’elles soient internationales ou régionales se multiplient, et il est de bon ton pour les familles aristocrates ou fortunées d’y montrer ses plus beaux atours, lapins y compris.

On découvre alors le lapin bélier anglais, un drôle de lagomorphe aux oreilles XXL tombantes. Plus confidentiels, les lapins polonais (ou hermines) font également leur apparition. Ce sont eux qui donneront bientôt naissance à la lignée des lapins nains -mais nous y reviendrons. Bien sûr, ces bêtes de concours commencent à ne plus servir de repas aux humains, mais sont simplement montrés avec fierté, et câlinés par les enfants les plus fortunés.

C’est d’ailleurs en 1910 que le premier standard du lapin hermine a été déterminé par le Club des éleveurs de lapins, standard repris en 1921 par la Société française de cuniculiculture (et non société française de cuniculture comme on le voit parfois 😉).

Malheureusement, la 1ère guerre mondiale, la crise de 1929 puis la seconde guerre mondiale mettent à mal ces étalages de petites bêtes. On en revient rapidement à subsister du mieux qu’on peut, et le lapin retrouve sa place de pitance.

Le premier lapin nain

Ce n’est donc qu’à la fin des années 40 que reprend l’élevage à des fins esthétiques, et, a fortiori, domestique. Et c’est là que nous retrouvons notre lapin hermine, qui, croisé avec un lapin sauvage, donnera naissance au premier lapin nain.

Pelage, poids, taille : les caractéristiques du lapin nain

Les différentes races de lapins nains

Les races reconnues par la Fédération française de cuniculiculture (FFC)

Il en existe 10 races naines reconnus par la FFC, chacune avec des spécificités propres :

Poids adulte entre 1 et 1,25 kgs :

• le lapin hermine (ou polonais) : lapin blanc à oreilles droites et très courtes ;
• hermine de lutterbach : proche du précédent, à ceci près que ses oreilles sont colorées ;
• le nain de couleur : au contraire du lapin polonais, toutes les couleurs de pelage sont admises
• le nain cendré écru : il s’agit d’une race très rare, dont les individus sont issus d’un croisement entre un lapin nain de couleur chinchilla et un lapin nain de couleur agouti brun.

Poids adulte entre 1 et 1,5 kgs :

• le nain rex : lapin au pelage très court, ressemblant à du velours. Il est issu d’un croisement entre lapin nain et lapin rex. Plusieurs couleurs de pelages sont admises.
• le nain satin : peu répandus, il s’agit de lapins nains au pelage extrêmement soyeux et brillant.

Poids adulte entre 1,1 et 1,35 kgs :

• le nain renard : lapin de petite taille, dont les poils luisants mesurent entre 3,5 et 5 cm. Il est issu du croisement entre un nain de couleur et un lapin renard. Toutes les couleurs de pelages sont admises.

POIDS ADULTE ENTRE 1,2 et 1,5 kgs :

• le nain angora : croisement entre lapin nain et lapin angora, il s’agit d’un spécimen très poilu, facilement sujet aux bourres de poils et nécessitant des soins particuliers.

Poids adulte entre 1,4 et 1,7 kgs :

• le lapin nain bélier : issu d’un croisement entre lapin nain et lapin bélier, il pèse entre 1,4 et 1,7 kgs une fois adulte, et ses oreilles sont tombantes.
• le nain bélier rex : mélange de lapin nain bélier et de lapin rex, il possède les caractéristiques du premier, mais le pelage caractéristique du second.

Races non reconnues par la ffc et/ou non stabilisées

• le lapin nain tête de lion : comme son nom l’indique, il s’agit d’un lapin de petite taille dont la tête arbore une crinière à la façon d’un lion 🦁
• le lapin nain cashmere ou fuzzylop : c’est un lapin nain aux poils longs sur le corps (mais pas sur la tête), entre le lapin renard et l’angora.
• le lapin nain commun : mariage entre individus non sélectionnés, il s’agit de ceux que vous trouverez volontiers en animalerie. Ils ne correspondent à aucun critère de sélection et peuvent arborer n’importe quelle couleur.

Appellations commerciales

• le lapin extra nain, mini nain, toy… : il s’agit là d’une appellation purement commerciale. Soit c’est un lapin nain, un vrai, dont le poids n’excèdera pas 1,25 kgs adulte, soit il s’agit d’un minuscule lapin qu’on vous vend non sevré pour le faire paraître plus petit lors de votre achat.
• le nain bouclette : il s’agit d’un lapin nain rex au pelage ondulé
• le nain teddy ou nounours : il s’agit tout simplement d’un lapin nain angora 🤷‍♀️

Quid du minilop ?

Le minilop est un lapin nain bélier au regard des standards de la Fédération Française de cuniculture.

Attention toutefois, il existe deux sortes de minilop : le premier, au standard britannique, est l’équivalent de notre lapin nain bélier. On le trouve également sous le nom de Miniature lop ou de Holland lop aux Etats-Unis.
Le second type de minilop (aux standards américains) est un lapin proche du standard de petit bélier ; il est plus gros que son compatriote le minilop anglais, à mi-chemin entre le lapin bélier de taille standard et le lapin nain bélier.

Pour plus d’informations sur ces standards, je vous invite à consulter notre article sur le lapin bélier.

Parlons génétique

Un lapin nain, comme son nom l’indique, est un lapin atteint de nanisme. Pour obtenir un lapin, on a donc besoin de deux parents porteurs du gène.

Maman et Papa Lapin ont donc deux gènes chacun dans leurs ADN : un gène que nous appellerons S (pour taille Standard) et un gène codant pour le nanisme que nous appellerons N.

Quand on mélange un couple S-N x S-N, on obtient 3 mélanges possibles : S-S (un lapin de taille standard), S-N ou N-S (nain, comme papa et maman), et N-N (ou double nain).

Le double nain, serait-ce la clé du lapin tout petit et tout mignon ? Que nenni ! Un lapin double nain, c’est un lapin non viable qui naitra mort-né ou qui n’aura que quelques heures à vivre. Statistiquement, cela représente 25% des naissances en moyenne (soit un lapereau sur 4). Pensez-y : en encourageant l’élevage et le commerce de lapins nains, vous encouragez de fait la naissance de bébés lapins souffrants et condamnés d’avance.

Et son caractère, dans tout ça ?

Peu importe sa taille, le lapin reste un lapin. C’est donc un animal de compagnie incroyablement intelligent, attachant, joueur, curieux… mais qui a besoin d’éducation, si vous ne voulez pas vous retrouver avec un ersatz de Conan le barbare croisé avec un cochon.

Les lapins, qu’ils soient nains ou de taille standard voire géante, sont des animaux têtus. Cela fait certes leur charme, mais rend également leur éducation un rien difficile. Il vous faudra donc y consacrer du temps et de l’énergie : pensez-y avant d’adopter ! 😉

Comment éduquer mon lapin nain ?

Avec douceur et fermeté, le tout, répété aussi longtemps qu’il le faudra. Car oui, éduquer un lapin peut être long et frustrant.

Non, votre lapin ne sera pas forcément propre immédiatement. Non, il ne comprendra pas de suite ce qu’il a le droit de grignoter ou non. Ce sera à vous de lui apprendre.

L’éducation à la propreté

Dans la nature, le lapin se soulage loin de son terrier, généralement sur son lieu de nourrissage. Une façon comme une autre de marquer son territoire et sa nourriture. Ou de joindre l’utile à l’agréable, si vous préférez.

Chez vous, votre lapin doit donc pouvoir se servir d’une litière, et laisser immaculé le reste de votre logement. Comment ? En le lui apprenant 😉

Chaque crotte devra être ramassée, puis placée dans son bac. Idem pour le pipi, si tant est que votre petit monstre ne grignote pas l’essuie-tout qui vous a servi à éponger. Cela lui permettra de localiser la zone WC.

Ensuite, placez un râtelier au-dessus de son bac, ou mettez directement son foin dans celui-ci : on retrouve ici la sanisette du lapin sauvage, avec la possibilité de se soulager en mangeant.

Si le message ne passe pas et que votre lapin domestique semble prendre un malin plaisir à transformer votre parquet en pataugeoire, il va falloir le surveiller de près. Chaque fois que vous le voyez lever nonchalamment le pompon en prenant un air inspiré, dites fermement “non” ou “dans ton bac !” puis déplacez-le (gentiment) dans son bac à litière. S’il y finit sa petite affaire, félicitez-le chaleureusement (vous pouvez même en faire des tonnes) et offrez-lui une petite friandise pour le récompenser. Et s’il avait fini avant que vous ne l’y mettiez, tant pis ! Répétez cela encore et encore, jusqu’à ce que les “accidents” ne soient plus qu’un lointain souvenir.

Attention, en ce qui concerne les crottes, les choses sont plus compliquées. Le lapin n’a qu’une conscience limitée de son sphincter anal : il ne faudra donc pas trop lui en vouloir si vous trouvez de jolis petits Nesquik ici ou là. Idem autour de la litière : c’est généralement parce qu’elles se collent à ses petites pattounes, et non parce qu’il voulait absolument en mettre tout autour ! 🤗

Apprendre à respecter le mobilier

Tout d’abord, commencez par lui faciliter l’apprentissage : gainez vos fils électriques, éloignez vos plantes vertes, rangez cartons et autres objets de valeur.

Une fois cela fait, il ne vous reste plus qu’à surveiller votre boule de poils lors de ses escapades. Il fait mine de goûter la plinthe/un meuble/un-truc-quelconque-qu’il-n’a-pas-le-droit-de-manger ? Dites “non” fermement, puis détournez son adorable petit nez sur un jouet qu’il peut détruire à volonté. Encore, et encore, jusqu’à ce qu’il ait compris.

L’adolescence : décidément compliquée chez toutes les espèces

Votre adorable petite bête toute propre et bien élevée se met à lancer de grands jets d’urine dans votre salon/cuisine/bureau/chambre et/ou à détruire le mobilier soudainement ? Mmmh, ne serait-ce pas les hormones qui le travaillent ?

En effet, vers l’âge de 6 mois (ou parfois plus tard, selon les individus), le lapin se découvre sexué. Il a donc une envie folle de faire valoir ses droits sur son territoire et/ou de rechercher un.e partenaire. Rien de mieux, pour cela, que les marquages répétés ici ou là.

Comment y remédier ? C’est simple : un petit tour chez votre vétérinaire NAC qui se chargera de stériliser votre ado de lapin, et tout redeviendra comme avant en quelques semaines.

N.B. : si vous avez laissé la situation perdurer un petit moment avant de songer à la stérilisation, il y a fort à parier que le comportement se sera ancré chez votre lapin nain. Charge à vous de reprendre l’éducation, parfois de zéro.

N.B.2. : pas envie de passer par cette étape ? Adopter un lapin en refuge est sûrement la solution idéale pour vous ! Déjà adulte, stérilisé et généralement propre, vous aurez un petit être adorable et bien élevé, sans passer par les affres de l’adolescence.

La santé du lapin nain

Espérance de vie du lapin nain

Réputé plus fragile que ses congénères de plus grande taille, le lapin nain peut pourtant vivre longtemps : une dizaine d’années en moyenne. Bien sûr, il atteint cet âge si ses conditions de vie sont respectables ; mal nourri, enfermé, non vacciné, non stérilisé… Il a peu de chance d’atteindre cet âge !

Les problèmes de santé les plus fréquents chez le lapin nain

Comme parfois dans l’élevage, on a privilégié l’esthétique du lapin nain au détriment de sa santé. Bien que ses conditions de vie influe grandement sur celle-ci, certaines pathologies demeurent fréquentes chez les différentes races de lapins nains, du fait des modifications morphologiques qu’ils ont subi.

Problèmes dentaires

En rapetissant son crâne, l’élevage de lapins nains a provoqué de nombreux problèmes physiologiques, et en particulier, dentaires. En effet, une mâchoire plus petite ou une face plus arrondie, ce sont pourtant toujours autant de dents à caser.

Les problèmes de malocclusion dentaire (mauvais positionnement des dents), les abcès et autres pointes sont autant de soucis fréquemment rencontrés par les propriétaires de lapins nains.

Ce sont, en outre, des problèmes récurrents pour la plupart, qui peuvent représenter un coût très important : pensez-y avant d’ adopter un lapin nain !

Arrêts de transit

Du fait de sa taille réduite (et de celle de son tube digestif), le lapin nain peut être sujet aux arrêts du transit (plus d’informations sur cette pathologie ici).

Il s’agit d’un cas d’urgence vitale qui nécessite un rendez-vous chez votre vétérinaire le plus rapidement possible.

Quelques mesures hygiénico-diététiques peuvent permettre de limiter la survenue de ce problème, sans toutefois éliminer totalement le risque qu’il apparaisse.

Otites du lapin nain bélier

Avec ses oreilles tombantes, le cérumen et les “déchets” qu’il colporte ne peut s’évacuer du conduit auditif. Les bactéries s’y multiplient jusqu’à l’inévitable : l’otite.

Votre vétérinaire NAC vous conseillera probablement de nettoyer régulièrement les oreilles de votre animal de compagnie. Cela ne suffit malheureusement pas toujours.

Pour certaines otites profondes ou surinfectées, c’est la chirurgie qui sera de mise, en plus des soins qu’il vous faudra de toute façon prodiguer en cas de pareille pathologie.

E. CUNICULI et syndrome vestibulaire

Présente chez 80% des lapins d’élevage, l’e. cuniculi est un parasite qui sait se faire discret. Puis, à la suite d’un stress, d’une autre maladie ou d’un événement anodin, le voici qui apparait : votre lapin se retrouve la tête penchée (ce qu’on appelle le syndrome vestibulaire), perd parfois l’équilibre et peut même décéder en quelques heures.

Sachez qu’il vous est possible d’effectuer une sérologie chez votre vétérinaire afin de savoir si votre lapin est porteur de ce parasite, dans quelle mesure, et si un traitement préventif doit être mis en place.

Une fois encore, votre vétérinaire NAC saura vous conseiller au mieux.

Pododermatite

Nains ou non, les lapins d’intérieur sont sujets à une irritation des pattes qu’on appelle la pododermatite.

Le dessous de leur(s) patte(s) commence alors à perdre ses poils, puis la peau s’inflamme (rose, rouge, puis sanguinolente). Dans les cas les plus avancés, l’os peut devenir apparent, et/ou une infection peut s’y loger, nécessitant parfois une amputation !

Veillez donc scrupuleusement sur les pattounes de votre lapin : si vous remarquez une modification ou une irritation sous celle-ci, rendez-vous chez votre vétérinaire. Adaptez également l’environnement de votre animal selon les conseils qui vous seront donnés : c’est généralement la présence d’un sol dur et abrasif qui est à l’origine de pododermatites : des tapis moelleux et doux peuvent suffire à endiguer le problème 😉

Cancer de l’appareil reproducteur

C’est un fait : 80% des lapines de plus de 5 ans sont atteintes d’une tumeur de l’appareil reproducteur. Pour prévenir cette pathologie gravissime, rien n’est plus simple : faites stériliser vos lapins !

L’habitat idéal du lapin nain

Afin de ne pas surcharger inutilement cet article, je vous invite à consulter notre guide dédié qui vous fournira toutes les informations nécessaires.

Sachez, cependant, que la cage est à proscrire absolument, et que votre lapin a besoin de cachettes et de jouets.

Lapin nain et alimentation

Les préjugés ont la vie dure, et on voit encore trop souvent des lapins nains (ou non) enfermés dans des cages minuscules avec une gamelle remplie à ras bord de granulés, ou pire, d’un mélange de céréales.

Commençons par les bases : le foin

Pour son bien être et sa santé, votre lapin a besoin de consommer chaque jour l’équivalent du volume de son corps en foin. Mais pas n’importe quel foin : un foin de qualité, bien vert, appétent, non poussiéreux et qui sent bon !

Nous vous proposons de nombreuses variétés de foins sur notre site, chacune avec des qualités propres. Pour vous aider à faire votre choix, nous avons rédigé cet article qui vous permettra de tout savoir sur leurs propriétés respectives 🙂

10% de légumes variés, chaque jour

Après avoir introduit prudemment les légumes et la verdure dans l’alimentation de votre lapin, il vous sera possible de vous passer totalement des granulés au profit de légumes variés.

Ainsi, votre lapin nain devra consommer chaque 10% de son poids en salade, astéracées, brassicacées et autres légumes au nom exotique (rassurez-vous, ils n’ont d’exotiques que le nom).

Pour tout savoir sur les légumes que vous pouvez donner ou non, rendez-vous dans notre guide dédié.

Si vous le souhaitez : 1 à 2% d’extrudés de qualité

Attention : on parle bien d’extrudés et non de mélange dont on ne sait pas grand-chose. Ces extrudés ne contiennent qu’une sorte de granulés (votre lapin nain ne pourra donc pas les trier) et contiennent les nutriments essentiels à la bonne santé de votre animal. Nous en proposons une sélection juste ici.

Dans le cadre d’un régime de légumes variés et équilibrés, ceux-ci sont tout-à-fait facultatifs. Vous pouvez les donner simplement à titre de friandise par exemple.

A noter que si vous vivez en appartement (ou en maison sans accès au jardin), les extrudés peuvent être une solution intéressante pour prévenir la carence en vitamine D qui peut impacter négativement la santé de votre lapin nain.

Veillez à ce qu’il ne contienne aucune céréale ou produit laitier (votre lapin étant un herbivore strict sevré depuis longtemps et non un granivore) et bannissez tout maïs, pain, flocon d’avoine, lait ou que sais-je encore, fréquemment vendus en guise de friandises.

Reproduction du lapin nain

Capables de se reproduire dès l’âge de 3 mois pour les femelles et 4 mois pour les mâles, la réputation de reproducteurs en série n’est pas totalement imméritée chez le lapin nain.

Au terme d’un mois de gestation, la femelle met bas : 3 lapereaux en moyenne, nus et aveugles. Dès leur naissance, elle peut de nouveau être fécondée.

Pourquoi il faut cesser les portées “plaisir”

Vous avez un couple de lapins nains adorables, votre entourage serait probablement heureux d’adopter leur progéniture, ou vous voyez déjà les sous qu’un de ces bébés pourrait vous rapporter ? Ne faites pas reproduire vos animaux.

Tout d’abord, pour des questions éthiques.

Animal de compagnie le plus abandonné de France, les lapins nains ont certes le vent en poupe, mais tombent rarement sur une bonne famille. Relâchés ou abandonnés au premier obstacle, la première étape pour pallier à ce fléau parait évidente : cesser de faire se reproduire les individus à outrance.

Ensuite, il est probable que vous ne connaissiez pas (ou trop peu) les ascendants de vos lapins. Sans parler des risques de consanguinité, de malformations et autres tares génétiques, il est tout-à-fait possible que votre portée n’ait rien en commun avec leurs parents. De deux magnifiques lapins nains merveilleusement typés, vous vous retrouverez peut-être avec des lapereaux de taille standard, au pelage on ne peut plus quelconque. Difficile à faire adopter, en somme.

Viennent ensuite les questions de bien être, de soins et de santé.

Comme vu précédemment, une lapine non stérilisée, c’est 80% de chances qu’elle développe un cancer passé l’âge de 5 ans. Même si elle se reproduit. Si vous aimez réellement votre lapine, faites-la donc stériliser.

Par ailleurs, une gestation et une mise bas n’ont rien d’anodin (que ce soit chez les animaux de compagnie ou les humains, croyez-moi !). C’est douloureux, épuisant, et dangereux, que ce soit pour la maman, ou ses petits. Ne vous improvisez pas vétérinaire et ne transformez pas votre maison en élevage au motif de “laisser faire la nature” : des vies sont en jeu !

Photo provenant de l’élevage de Jeanne aux lapins.

La stérilisation du lapin nain

Pour tout savoir sur cette étape importante (et peut-être angoissante pour vous), nous avons rédigé un guide complet avec l’aide d’un vétérinaire spécialisé : c’est par ici.

Pour conclure : petit mais pas sans besoin, le lapin nain est-il fait pour vous ?

C’est la question qu’on devrait tous se poser avant l’adoption d’un animal. C’est pourtant encore trop rarement le cas.

Un lapin nain est un animal vivant, sentient, capable de communiquer avec une grande variété de nuances et qui a des besoins spécifiques que certains jugeront importants.

Si votre décision est prise et que l’adoption d’un lapin nain est lancée, n’hésitez pas à parcourir nos fiches conseils pour en apprendre le maximum sur ces animaux : leur vie, leur langage, leur alimentation, leur santé.

N’hésitez pas également à rejoindre notre groupe Facebook afin d’échanger avec d’autres passionnés, ou afin de profiter de leur expérience et conseils.

Nous vous souhaitons une vie riche, longue et heureuse au côtés de votre lapin nain (ou de vos lapins nains, puisqu’ils aiment vivre à plusieurs 😉 -mais cela est une autre histoire…)