Savoirs
La cueillette pour ses lapins

Vous avez envie de nourrir vos lapins avec des plantes sauvages fraichement cueillies comme le plantain, le pissenlit, le chiendent ou l’herbe à robert ? Vous êtes au bon endroit. Nous vous donnons tous les conseils pour le faire dans les meilleures conditions.
Pourquoi faire ?
Pour sortir de la routine et diversifier le menu
Pour améliorer l’ordinaire et changer des légumes habituels, une petite cueillette vous permettra de récolter de nouvelles variétés et de réaliser quelques économies (ce qui est toujours bon à prendre 😉).
C’est un peu comme nous : on apprécie toujours de varier le menu, pour éviter la lassitude et découvrir de nouvelles saveurs. Les animaux sont pareils.
Pour aider son système digestif
Vous le savez : le système digestif des lapins est complexe et parfois capricieux. Pour les coquins qui refusent leur foin, un apport de graminées (fétuque, ray-grass, ivraie, fléole…) et de fabacées (trèfle, luzerne) peut être le bienvenu pour son apport en fibres. Et bonne nouvelle, vous pourrez en trouver dans la nature !
Mieux, un régime à base de plantes sauvages et herbes diverses est ce qui se rapproche au mieux du régime alimentaire des lapins sauvages. Pour ceux qui aiment le naturel, on ne fait pas mieux !
Enfin, varier les fruits, légumes et verdure permet de constituer un microbiote intestinal équilibré, qui protège mieux des troubles digestifs et de certaines pathologies.
Pour user ses dents
Et oui ! Au-delà de ceux qui refusent carrément le foin, tous les lapins ont besoin d’user leurs dents. Dans la nature, en plus des fibres dures contenues dans les herbes qu’ils dévorent volontiers, les lapins de garenne croqueront à l’envi des branchages et des morceaux d’écorce. Plus dures encore que les herbes, feuilles et autres plantes dont ils se nourrissent, il n’y a pas mieux pour favoriser l’usure des dents !
Les conditions préalables
Vérifier ses vaccins
Qui dit cueillette dans la nature dit… risque d’urine dessus. Même avec un rinçage soigneux, le VHD peut s’y trouver. C’est une maladie mortelle, sans traitement existant, contre laquelle on peut vacciner ses lapins.
Prudence étant mère de sûreté, ne prenez pas de risque et user de mille précautions. Pour écarter tout danger, vérifier que les vaccins de votre boule d’amour soit bien protégé de ces deux maladies avant de donner un aliment trouvé dans la nature.
Introduction prudente pour éviter les problèmes
Même s’il est habitué à la verdure, votre lapin peut mal vivre l’introduction de nouveaux aliments si elle n’est pas faite dans les règles de l’art. Eh oui, on change pas l’alimentation du lapin du jour au lendemain, sans risquer de gros troubles digestifs type diarrhée, qui peut parfois être mortelle.
Il faut donc procéder à une introduction prudente, et utiliser d’abord les végétaux « sauvages » en complément de sa verdure habituelle. Une fois que votre lapin de compagnie y sera habitué, vous pourrez augmenter progressivement la quantité que vous lui donnez.
Attention toutefois : tout nouvel aliment doit faire l’objet du même processus avant de trouver sa place dans la gamelle quotidienne de votre lapinou. Le pissenlit n’est pas un mouron des oiseaux, le mouron n’est pas de la chicorée sauvage, le trèfle blanc n’est pas une branche de pommier… La liste est longue, mais la conclusion est la même : pour la santé et la sécurité de vos lapins, on modifie leur alimentation en douceur.
Comment faire ?
Les choses à ne pas faire
La cueillette au bord des routes et chemins fréquentés par des engins à moteur
Elle ne se voit pas, elle est insidieuse, mais la pollution des engins à moteur contaminent les plantes sauvages situées aux abords des routes. Pas plus que vous ne consommeriez un légume récolté sur le bord de l’autoroute, vos lapins ne doivent pas manger de végétaux exposés aux pots d’échappement.
Cueillir des plantes exposées aux pesticides
La culture en plein champ a cela de dangereux, c’est que même en jachère, les pesticides ont contaminé le sol et pollué insidieusement les végétaux qui y poussent.
Pire, c’est également vrai aux abords des champs cultivés en agriculture conventionnelle. Evitez donc de cueillir vos plantes sauvages aux abords de champs cultivés.
« Mais, nous on mange bien des légumes cultivés dans ses champs ! ». C’est vrai, mais vous n’avez -du moins j’espère- ni la même taille, ni le même métabolisme qu’un lapin. Une dose infime de produit cancérogène (car oui, il a été démontré scientifiquement que les pesticides le sont, pour l’humain aussi) aura des répercussions bien plus grandes sur un être de quelques kilos que sur un grand gaillard d’1m80.
Privilégiez les prairies naturelles, voire votre jardin si vous avez la chance d’en posséder un. Mais nous y reviendrons.
Prélever des végétaux sur des terrains privés
C’est simple : c’est interdit par la loi. C’est également vrai pour les réserves naturelles.
Il est pourtant tentant, je vous l’accorde, de prendre une petite branche d’aulne par-ci, un petit bout de ronce par-là, lors d’une balade en forêt. Malheureusement, ces arbres et arbustes appartiennent parfois à une propriété domaniale (donc privée), même si vous ne le savez pas. Si un garde forestier passe par là, vous risquez une amende.
Même chose si vous cueillez des plantes sur le terrain d’un voisin sans son consentement -mais ça, c’est un peu plus facile à concevoir.
Reposez-moi ces champignons
Pour une raison que j’ignore, les champignons sont l’objet de nombreuses questions en ce qui concerne régime et alimentation du lapin. La réponse est simple, claire, limpide : les lapins ne sont pas des cochons truffiers, et ils ne consomment AUCUN champignon. Jamais.
Si vous souhaitez leur donner un petit bout d’écorce, n’en prélevez pas de particulièrement humide ou de visiblement colonisée par des champignons. La liste des contre-indications est extrêmement longue, mais sachez que même des champignons microscopiques peuvent être toxiques.
Les choses à éviter
On cueille, on n’arrache pas
Vous me direz, si vous désherbez votre jardin, nul injure à arracher plante et racine (même si les adventices restent utiles à un jardin 😉). Mais sur un chemin de campagne ou dans une prairie, on ne touche pas aux racines, afin de permettre aux plantes de repousser.
Non seulement cela vous permettra d’en cueillir au même endroit plus tard (c’est toujours chouette de connaitre un vivier), mais vous ne déséquilibrerez pas l’écosystème, ce qui est essentiel pour la préservation de la nature.
Ne pas emporter un guide de la flore sauvage
Pourquoi faire ? Simplement pour être sûr.e de cueillir la bonne plante.
Certaines plantes, bien que communes et parfois belles, peuvent en effet être toxiques pour les lapins. Il est crucial de savoir reconnaître ces plantes pour les éviter. Voici quelques exemples de plantes toxiques courantes :
- Laurier-rose (Nerium oleander) : Toutes les parties de cette plante sont extrêmement toxiques.
- If (Taxus baccata) : Les baies et les aiguilles sont hautement toxiques.
- Digitale pourprée (Digitalis purpurea) : Les feuilles, fleurs et graines sont toxiques.
- Colchique (Colchicum autumnale) : Toutes les parties de la plante sont toxiques, particulièrement les bulbes.
Il faut pouvoir les identifier et les différencier absolument des plantes comestibles. Les feuillages d’arbres peuvent se ressembler, et leur essence, n’être différenciable que grâce à leur écorce par exemple. Le guide de la flore sauvage est votre ami pour cela 🙂
Présentation des outils pour identifier les plantes
Vous n’avez certainement pas envie de vous tromper dans le type de plantes à cueillir, à moins d’avoir un botaniste à coté de vous, voici une méthode très efficace pour ne pas vous tromper et en apprendre sur la nature. La technologie va vous aider, et si plusieurs applications sont disponibles, en voici deux, qu’il est possible d’utiliser gratuitement
Applications comme « Picture This »
« Picture This » est une application très utile pour identifier les plantes. Il suffit de prendre une photo de la plante avec votre smartphone, et l’application vous fournira instantanément des informations détaillées sur celle-ci, y compris son nom, sa description et ses caractéristiques. Elle permet une identification rapide et fiable sur le terrain.
- Lien vers Picture This : Picture This sur App Store | Picture This sur Google Play
Application Capture This, utilisable dans sa version gratuite pour identifier les plantes
Utilisation de ChatGPT sur mobile
Pour ceux qui préfèrent une approche plus interactive, l’utilisation de ChatGPT sur mobile peut également être très efficace. Vous pouvez prendre une photo et demander à chat GPT de vous dire de quelle plante il s’agit. L’intérêt est de pouvoir poser des questions complémentaires, et même d’avoir une conversation oralement si on a pas envie de taper sur son clavier trop longtemps. Bref une belle utilisation de chat GPT.
Bien sûr vous pourrez aussi garder la trace de vos demandes et les consulter plus tard
- Lien vers ChatGPT mobile : ChatGPT sur App Store | ChatGPT sur Google Play
l’application Chat GPT sur mobile est très performante pour identifier une plante
Les choses à faire
Assurer la sécurité de votre lapin, et agir en conséquence
On consulte la liste des plantes que nos lapins peuvent consommer sans risque (ci-dessous). On apprend à identifier parfaitement les plantes (ou on s’adjoint l’utilisation d’un guide sur le sujet). On ne se met en action qu’ensuite.
On ne cueille pas de plantes visiblement souillées ou malades. Dans le cas où vous auriez un doute : laissez-les de côté. Ca écarte tout danger.
Diversifier votre cueillette
Herbes, feuilles, brindilles, branchages, fanes… Plus vous diversifierez votre cueillette, plus votre lapin trouvera de nutriments (et de goûts différents) dans son assiette.
N’oubliez pas cependant, si sa gamelle est exclusivement constituée de plantes sauvages, il faut viser 75 à 80% d’herbe (ray-grass, fétuque, chiendent…) et diversifier le reste. Et ne pas oublier également que les herbes sauvages ne remplacent pas le foin !
Vérifier si tout ou partie de la plante est comestible
Prenons l’exemple du buddleia (ou arbre à papillons). Ses feuilles et branches sont comestibles, mais pas ses fleurs, ni ses graines. Il est important de le savoir avant de prélever une branche et de la présenter à ses lapins. Les fleurs étant naturellement sucrées, ils auront tendance à les privilégier quand elles sont là, et risqueraient de s’intoxiquer…
Cultiver soi-même (si on en a la possibilité)
Que vous ayez un jardin ou quelques pots qui trainent, il vous est possible de cultiver vous-même des plantes sauvages. Attention toutefois si vous avez un jardin : la plupart des variétés adaptées aux lapins sont des adventices (aussi appelées « mauvaises herbes » qui ont la fâcheuse tendance de coloniser rapidement les terrains).
Les graines de pissenlit, plantain et autre bourse à pasteur sont parfois difficiles à trouver. N’hésitez pas à faire le tour d’internet pour en chercher.
Autre solution, opter pour un mélange de graines contenant graminées, fabacées et herbe. Ils sont souvent au rayon fourrage pour animaux. Veillez à bien regarder leur composition, pour constituer une jolie prairie sans plante toxique.
Une autre solution est de regarder du côté de l’alimentation des poules. Vous trouverez des sachets de graines en gros volume : avoine, blé, orge… De quoi préparer de jolies prairies.
En pots, veillez à utiliser du terreau ou de la terre végétale UAB (Utilisable en Agriculture Biologique). Ces substrats sont généralement enrichis en engrais à diffusion lente : ceux estampillés UAB en contiennent également, mais d’origine naturelle ou plus « doux ».
Pas de jardin ni de pots à disposition ? Une simple soucoupe peut suffire ! Un peu de terreau, graines et eau : le mélange idéal pour une germination rapide et une dégustation… toute aussi rapide 😄
Maintenant que j’ai fait la cueillette, comment préparer le repas de mes lapins ?
Laver, laver, laver
Nous l’avons vu plus haut, même dans votre propre jardin, un renard, faisan, voire votre chien ou chat a pu passer pour vous faire cadeau d’un petit pipi bien senti. Après la cueillette, donc : on rince allègrement chaque plante. Mieux, on le fait à l’eau vinaigrée : 10% de vinaigre blanc pour 90% d’eau, et vous voilà débarrassé.e de la plupart des pathogènes (mais pas de tous, attention donc à ne donner ces plantes qu’aux lapins vaccinés !)
Sécher, sécher, sécher
Certains lapins tolèrent une verdure encore humide. Pour d’autres, ce sont des ballonnements et la diarrhée assurée. Le mieux est donc d’écarter tout danger en laissant sécher gentiment les plantes à l’air libre.
Point de sèche-cheveux, de passage au four ou de plein soleil (qui risquerait de les dessécher). Sauf si c’est une volonté de votre part (voire section ci-dessous).
Compléter avec des légumes, et de la verdure
Si vous ne connaissez pas la composition exacte de chaque plante en vitamine et minéraux (type taux de vitamine c, calcium…), le mieux est encore d’ajouter quelques légumes à la gamelle. Comme ça, vous palliez à tout 😁
Faire des réserves pour l’hiver
En hiver, vous avez plusieurs solutions : soit continuer à cultiver vos plantes « sauvages » en intérieur, soit déshydrater vos cueillettes de la belle saison pour en profiter tout l’hiver.
Pour déshydrater les feuilles, plantes et herbe, et conserver un maximum de leurs nutriments, il est recommandé d’utiliser un déshydrateur. Si vous n’en possédez pas, un passage au four, réglé au minimum (40°C idéalement) pendant une longue période (24 à 48h suivant l’ eau que contient chaque plante) peut faire l’affaire.
Si vous ne voulez pas bloquer votre four pendant 2 jours, il vous est également possible de commander nos cueillettes. Garanties sans pesticides, bio et cueillies par des professionnels, elles sont lentement séchées pour en garder tous les bienfaits. Fibres, vitamines, minéraux : tout y est. Parsemez-en un peu sur le foin de vos lapins, et admirez le résultat 😊 Des lapins en pleine forme, avec un régime alimentaire diversifié, et un excellent transit !
Après le repas
Surveiller leur comportement
Comme pour tout nouvel aliment, il faut surveiller que les plantes que vous avez cueillies conviennent à vos lapins. Pas de problème de transit ? Pas de comportement inhabituel (type prostration, apathie…) ? C’est que tout va bien.
Si, au contraire, vous constatez une diarrhée, ou un comportement bizarre : direction le vétérinaire. Vous n’avez peut-être pas introduit assez prudemment ces végétaux, ou vous avez peut-être confondu deux essences. Quoiqu’il en soit, filez comme l’éclair : mieux vaut une fausse alerte qu’un vrai décès.
Retirer ce qui n’a pas été mangé
Il arrive que certains lapins soient difficiles (parfaitement, on vous voit les lapinous 👀) et qu’ils délaissent certains végétaux au profit d’autres. Ce n’est pas vraiment un problème tant qu’ils consomment quand même une variété suffisante d’autres aliments : fruits, légumes, herbes, feuilles…
L’important, c’est surtout de retirer la verdure qui n’aurait pas été consommée après quelques heures : non pour un souci de maniaquerie compulsive, mais parce que les plantes laissées à l’air libre perdent de leur eau, et flétrissent. Pire, s’il en reste trop, elles peuvent carrément pourrir, surtout s’il restait un peu d’humidité entre elles. Dans ce cas, on évite le danger : on débarrasse 😉
Les plantes les plus courantes et simples à cueillir en France
Introduction générale sur les plantes comestibles pour les lapins
Offrir à votre lapin des plantes fraîches cueillies dans la nature est un excellent moyen d’enrichir son alimentation. En France, de nombreuses plantes comestibles poussent à l’état sauvage, prêtes à être cueillies et offertes à votre compagnon à longues oreilles. Ces plantes non seulement apportent une variété de goûts et de textures, mais elles sont également riches en nutriments essentiels, contribuant à la santé et au bien-être de votre lapin.
Dans cette section, nous allons explorer certaines des plantes les plus courantes et faciles à cueillir en France. Pour chaque plante, nous fournirons une description détaillée, la saisonnalité et les bienfaits spécifiques qu’elle peut apporter à votre lapin. Que vous soyez un cueilleur novice ou expérimenté, cette liste vous aidera à identifier et à choisir les meilleures plantes pour votre lapin.